Plan d’actions contre les PFAS : où en sommes-nous en décembre 2025 ?

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Plan d’actions contre les PFAS : où en sommes-nous en décembre 2025 ?

PFAS et TFA

Publié le : 23 décembre 2025

En 2022, suite à l’enquête journalistique qui a révélé la présence de PFAS dans l’eau du robinet, les premières analyses menées sur le territoire ont confirmé que plusieurs communes du sud et de l’ouest lyonnais étaient impactées. Dès lors, tous les acteurs de l’eau se sont mobilisés pour protéger les habitants et restaurer la qualité de l’eau le plus rapidement possible.

Un plan d’actions en 3 phases

La Métropole de Lyon, Eau du Grand Lyon et le syndicat voisin d’eau potable Rhône-Sud, ont déployé un vaste plan d’actions en trois étapes visant à rechercher systématiquement les PFAS dans l’eau et à trouver des solutions pour les éliminer.

Phase 1 – été 2024

L’interconnexion avec le réseau métropolitain en provenance du champ captant de Crépieux-Charmy concerne les communes de l’ouest lyonnais.

Phase 2 – 2ème semestre 2026

La mise en place d’une nouvelle filière de traitement de l’eau sur charbons actifs dans l’usine Rhône-Sud de Ternay concerne les communes du sud de Lyon.

Phase 3 – à moyen terme

La multiplication d’interconnexions avec les réseaux d’eau potable voisins au réseau d’Eau du Grand Lyon est actuellement à l’étude.

Dans l’intervalle, Eau du Grand Lyon a multiplié ses actions de surveillance des les PFAS, à raison d’une fois par mois minimum sur l’ensemble des captages et du réseau d’eau, notamment au sud de Lyon.
En 2025, 423 campagnes d’analyses ont été réalisés par Eau du Grand Lyon sur les principaux points de distribution de l’eau. Les résultats des analyses se montrent rassurantes : 97% des habitants de la Métropole de Lyon consomment bien une eau conforme à la réglementation sur les PFAS (la somme des 20 PFAS ciblés est très inférieure à la norme). En revanche, des taux supérieurs à  0,10 microgrammes par litre (µg/L) ont été relevés dans quatre communes du territoire : Givors, Solaize, Grigny et
Marcy-l’Etoile, impactant près de 37 000 usagers (3% des habitants de la Métropole de Lyon).

Phase 1 : une eau désormais conforme dans l’ouest lyonnais

Le plan d’actions a franchi une première phase décisive en 2024, permettant de restaurer la qualité de l’eau dans l’ouest de Lyon, notamment sur la commune métropolitaine de Marcy-l’Etoile. Cette interconnexion, consistant à mailler les réseaux d’eau potable d’Eau du Grand Lyon et du Syndicat Rhône Sud, est opérationnelle depuis l’été 2024. L’interconnexion a permis un apport d’eau de 2 000 m³ d’eau par jour en provenance du réseau principal de la métropole de Lyon afin de diluer l’eau produite par le syndicat Rhône-Sud, dont le taux de PFAS est supérieur à la norme. Grâce à ce dispositif, l’eau distribuée par le SIDESOL aux 60 000 habitants concernés dans l’ouest lyonnais respecte aujourd’hui les seuils réglementaires.

Phase 2 : un nouveau système de filtration en cours d’installation à l’usine de Ternay dans le sud de Lyon

La réalisation de l’interconnexion entre les réseaux a permis de soulager la production de l’usine d’eau potable de Ternay et d’entamer la seconde phase du plan d’actions. Elle a pour objectif d’équiper l’usine de production d’eau potable de Ternay, exploitée par le Syndicat d’eau Rhône-Sud, d’un nouveau système de filtration sur charbons actifs en continu qui permet d’éliminer les PFAS. La réhabilitation de l’usine est en cours et les premiers filtres ont déjà été renouvelés. La filière de traitement sera pleinement opérationnelle courant 2026. Elle permettra la distribution d’une eau conforme sur les communes du sud de Lyon, en particulier, Givors, Grigny et Solaize pour la métropole de Lyon, à échéance 2026.

Phase 3 : Prévoir des interconnexions pérennes entre les réseaux d’eau

Des discussions sont en cours entre les gestionnaires des réseaux d’eau potable pour développer de nouvelles interconnexions. Elles s’inscrivent dans les schémas directeurs d’eau potable pluriannuels des syndicats et permettraient aux collectivités de se secourir en tout ou partie en cas de pollution ou de manque d’eau, au regard notamment du changement climatique à venir.

Faire appliquer le principe du pollueur-payeur

En mars 2024, la Métropole de Lyon, Eau du Grand Lyon et le Syndicat Rhône-Sud ont assigné Arkema et Daikin devant le tribunal judiciaire de Lyon en référé expertise pour faire la lumière sur la responsabilité éventuelle des deux industriels dans la pollution aux PFAS. L’objectif est de faire appliquer le principe pollueur-payeur, de stopper les rejets polluants et de garantir la dépollution nécessaire à la protection des habitants. Une décision est attendue courant 2026.