PFAS et TFA : quelles sont les concentrations dans l’eau de la métropole de Lyon en décembre 2025 ?
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PFAS et TFA
Publié le : 19 décembre 2025Eau du Grand Lyon est mobilisée depuis 2022 pour rechercher, suivre et mesurer la présence de ces micropolluants dans l’eau sur l’ensemble de la métropole. Quels sont les contrôles mis en œuvre sur notre territoire ? Quelles sont les mesures relevées sur l’eau distribuée ?
Un double contrôle de la qualité de l’eau
Les PFAS sont contrôlés et mesurés à deux niveaux :
- Eau du Grand Lyon, en tant que producteur et distributeur d’eau potable, réalise des contrôles internes de la qualité de l’eau distribuée. C’est le programme d’autosurveillance qui s’adapte aux évolutions réglementaires et normatives. Les fréquences de mesures sont définies par secteur, afin d’alimenter un suivi des données le plus fiable et représentatif possible.
- L’Agence Régionale de Santé, en tant qu’autorité sanitaire, réalise des analyses indépendantes sur la qualité de l’eau sur chaque secteur. Il s’agit du contrôle réglementaire.
Les valeurs mesurées sur les 20 PFAS
Sur l’année 2025, 423 campagnes d’analyses ont été réalisées sur l’ensemble de la métropole de Lyon. Ils concernent la somme des 20 perfluorés ciblés “préoccupants”, réglementée par le code de la santé publique, et dont le seuil réglementaire est fixé à 0,1 microgramme par litre (µg/L).
Les résultats présentés ci-dessous reprennent les valeurs mesurées par secteur par le double contrôle. Les mesures sont réalisées sur 8 secteurs, correspondant à des ressources en eau d’origines différentes sur le territoire. Les détails sur chaque chaque secteur sont à retrouver au bas de cet article.

Les valeurs mesurées sur les TFA
L’acide trifluoroacétique (TFA) est un micropolluant considéré comme le “plus petit” des PFAS. Il n’est pas à ce jour réglementé en France et ne fait pas partie de la liste des 20 PFAS dits “préoccupants” surveillés par les autorités de santé et les distributeurs d’eau potable.
Bien que les risques sanitaires présentés par le TFA sont encore mal connus, il est supposé avoir les mêmes effets toxiques que les autres PFAS et être un perturbateur endocrinien. Des études scientifiques, actuellement menées par l’ANSES et par l’Organisation mondiale de la Santé, permettront de préciser les risques et de proposer des valeurs sanitaires.
En l’absence de cadre réglementaire, mais par mesure de précaution, Eau du Grand Lyon a engagé une démarche de surveillance systématique du TFA dans ses analyses de qualité de l’eau depuis l’été 2024.
Les campagnes d’analyses
En 2025, 373 campagnes d’analyses ont été réalisées sur l’ensemble de la métropole de Lyon. Dans l’attente des travaux en cours de l’OMS et de l’Anses sur cette molécule, la France retient les mesures de gestion adoptées en Allemagne : la valeur sanitaire seuil de 60 microgrammes par litre (µg/L) est utilisée, avec la volonté de définir une trajectoire de réduction vers une concentration inférieure à 10 microgrammes par litre (µg/L). Les mesures sont réalisées sur 7 secteurs, correspondant à des ressources en eau d’origines différentes sur le territoire. Les détails sur chaque chaque secteur sont à retrouver au bas de cet article.

En savoir plus sur chacun des secteurs :
- À savoir sur l’ensemble des communes de la Métropole de Lyon :
Communes alimentées par l’eau provenant principalement de la nappe alluviale du Rhône, prélevée dans le champ captant de Crépieux-Charmy. Avec une moyenne de 0,019 microgramme par litre, la grande majorité de la métropole de Lyon bénéficie d’une eau qui comporte une teneur très faible en PFAS, bien en-dessous du seuil réglementaire fixé à 0,1 microgramme par litre (µg/L) applicable en 2026 (sur la somme des 20 PFAS ciblés).
- À savoir sur le secteur Marcy-l’Etoile :
Secteur alimenté par la nappe alluviale du Rhône, captée à Ternay et à Crépieux-Charmy, ainsi que par la nappe alluviale du Garon captée à Vourles.
Depuis juin 2024, une interconnexion avec le réseau d’eau métropolitain en provenance du champ captant de Crépieux-Charmy permet de diluer l’eau distribuée sur ce secteur et de faire baisser la moyenne des mesures à 0,085 microgramme par litre (46 mesures réalisées depuis janvier 2025), permettant de respecter la limite de qualité sur ce paramètre.
- À savoir sur le secteur Lissieu, Quincieux et La-Tour-de-Salvagny :
Secteur alimenté par la nappe alluviale de la Saône, principalement depuis les champs captant Grande Bordière (Ambérieux-d’Azergues) et Pré aux Iles (Quincieux). Ce secteur a rejoint Eau du Grand Lyon en janvier 2025.
- À savoir sur le secteur Givors et Grigny :
Secteur alimenté par la nappe alluviale du Rhône, captée à Ternay.
Des travaux ont été lancés à l’usine Rhône-Sud de Ternay pour installer un système de filtration des PFAS sur charbons actifs. Certains de ces filtres sont déjà en place. Les travaux se poursuivent sur toute l’année 2026. Cette solution permettra de respecter le seuil réglementaire fixé à 0,1 microgramme par litre (µg/L) fin 2026.
- À savoir sur le secteur Solaize :
Secteur alimenté par la nappe alluviale du Rhône, captée à Ternay.
Des travaux ont été lancés à l’usine Rhône-Sud de Ternay pour installer un système de filtration des PFAS sur charbons actifs. Certains de ces filtres sont déjà en place. Les travaux se poursuivent sur toute l’année 2026. Cette solution permettra de respecter le seuil réglementaire fixé à 0,1 microgramme par litre (µg/L) fin 2026.
- À savoir sur le secteur Jonage et Meyzieu :
Secteur alimenté principalement par la nappe alluviale du Rhône captée à Crépieux-Charmy et minoritairement à Jonage sur le captage des Vernes.
- À savoir sur le secteur Charly-Privas :
Secteur alimenté par la nappe alluviale du Rhône, captée à Ternay.
Les campagnes d’analyses ne concernent que le quartier de Privas, sur les hauteurs de la commune. Il s’agit d’un achat d’eau effectué auprès de la régie Rhône-Sud dont l’usine est située à Ternay. Des travaux ont été lancés sur cette usine pour installer un système de filtration des PFAS sur charbons actifs. Certains de ces filtres sont déjà en place. Les travaux se poursuivent sur toute l’année 2026. Cette solution permettra de respecter le seuil réglementaire fixé à 0,1 microgramme par litre (µg/L) fin 2026.
L’exposition au TFA pas seulement dans l’eau
Si les PFAS et TFA se mesurent aujourd’hui dans l’eau, la pollution s’étend plus largement aux sols, à l’air, à l’alimentation et aux produits de consommation. La pollution mesurée dans l’eau potable reste bien inférieure aux autres sources d’exposition.
Un rapport européen publié en 2017 met en lumière les concentrations de TFA relevées dans des produits d’origine végétale, à des taux bien plus élevés que dans l’eau que nous buvons. L’étude mesure la quantité de TFA contenu dans 1 kg d’aliment.
Quantité de TFA mesurée dans 1 litre d’eau, en comparaison avec 1 kg d’aliments végétaux

Source : https://www.eurl-pesticides.eu/userfiles/file/eurlsrm/eurlsrm_residue-observation_tfa-dfa.pdf
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