La gestion publique de l’eau, un engagement pris pour l’avenir
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Publié le : 1 août 2025Anne Grosperrin, Vice-présidente de la Métropole déléguée au cycle de l’Eau et Présidente d‘Eau du Grand Lyon, dresse le bilan positif de 3 années de travail assidu. Le retour en gestion publique a transformé en profondeur le service public de l’eau potable, au service de ses usagers, dans un souci permanent de transparence, de performance et de réponse aux enjeux sociétaux du changement climatique.
Un changement de paradigme
Il y a près de trois ans, nous avons fait le choix de la gestion publique de l’eau : une décision politique forte, responsable, qui affirme que l’eau doit être considérée comme un droit humain, gérée et préservée dans l’intérêt général. Ce sont nos conditions de vie et celles de nos enfants qui sont en jeu…
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La gestion de l’eau potable va bien au-delà de la seule exploitation du service, c’est-à-dire la production et la distribution de l’eau. La régie publique Eau du Grand Lyon a été créée pour porter des missions de service public plus larges – telles que la préservation de la ressource, l’accès fondamental à l’eau pour tous, ou l’animation d’une nouvelle gouvernance démocratique de l’eau.
Anne Grosperrin, Vice-présidente de la Métropole déléguée au cycle de l’Eau et Présidente d‘Eau du Grand Lyon![]()
Dans un contexte de changement climatique et de tensions accrues sur la ressource en eau, sa gestion s’inscrit désormais dans une vision de long terme, et se pense en cohérence avec les autres politiques publiques et collectivités voisines. Il s’agit de répondre à l’évolution des besoins en eau de la Métropole de Lyon, mais d’y répondre durablement, équitablement, en anticipant la vulnérabilité des ressources et en sécurisant l’approvisionnement en eau pour l’avenir.
La gestion de l’eau potable va bien au-delà de la seule exploitation du service, c’est-à-dire la production et la distribution de l’eau. La régie publique Eau du Grand Lyon a été créée pour porter des missions de service public plus larges – telles que la préservation de la ressource, l’accès fondamental à l’eau pour tous, ou l’animation d’une nouvelle gouvernance démocratique de l’eau. Elles répondent à une volonté de relever les défis environnementaux, climatiques et sociétaux auxquels nous faisons face, grâce notamment à la pleine maîtrise d’un service public d’importance vitale.
Près de trois ans plus tard, l’heure est au premier bilan. Si la tâche est grande, les premières étapes parcourues nous confortent dans le choix que nous avons fait pour l’avenir de l’eau sur notre territoire.
Le premier défi, celui de la continuité
En 2023, la priorité a été donnée à la continuité opérationnelle et organisationnelle afin de maintenir un service performant, et de garantir une “bascule” sans impact pour l’usager. En 2024, le rendement d’Eau du Grand Lyon, en hausse de près d’1 point par rapport à 2023, atteint plus de 87%, un indicateur qui témoigne d’une très bonne performance de notre réseau. Un autre enjeu important a été d’accompagner la naissance de notre nouvelle régie, composée de collaborateurs venant d’horizons différents, et d’adapter le fonctionnement de l’organisation au cadre du secteur public. À cet égard, je me réjouis des conclusions positives du rapport de la Chambre régionale des comptes qui a souligné l’ampleur, la qualité et la rigueur du travail accompli pour aboutir à la reprise en gestion publique du service de l’eau potable.
Pour autant, dès cette première année de transition, Eau du Grand Lyon s’est mise en ordre de marche pour répondre aux enjeux d’avenir, en lançant de grands projets structurants.
Un service de qualité et de confiance pour les usagers
Eau du Grand Lyon a fait de la qualité de la relation avec les usagers une priorité avec la mise en œuvre d’un projet transversal destiné à répondre à cette ambition. Si 90% des usagers se disent aujourd’hui satisfaits de leur service d’eau potable, Eau du Grand Lyon souhaite aller plus loin : le 1er janvier 2025, elle a internalisé son centre d’appel, se donnant ainsi la capacité de maîtriser de bout en bout le contact avec les usagers, préalable d’une relation de confiance et de proximité. Elle s’est dotée d’une nouvelle identité visuelle, d’un site internet et de nouveaux outils dédiés à l’information et la communication avec les usagers.
Elle a enfin déployé une nouvelle politique tarifaire métropolitaine de l’eau potable, distinguant les usages pour intégrer des dimensions environnementales et solidaires. Cette nouvelle tarification de l’eau potable, mise en œuvre le 1er janvier 2025, repose sur trois principes : la sobriété, pour inciter à des consommations plus responsables ; l’universalité avec la garantie que chacun dispose d’un minimum d’eau vitale ; et la solidarité avec le lancement du Versement Solidaire Eau soutenant les foyers les plus précaires.
L’eau : un droit fondamental, un accès inconditionnel
L’eau est un droit universel reconnu par l’ONU depuis 15 ans. Par la mise en œuvre de sa politique Eau pour tous, Eau du Grand Lyon s’est résolument engagée à en garantir l’accès, dans des conditions dignes, à toutes les personnes vivant sur le territoire. Cet enjeu passe par le développement des points d’eau potable dans l’espace public pour répondre, notamment, à la multiplication des épisodes de chaleur. Il se concrétise aussi par l’implantation de rampes à eau, de fontaines mobiles ou la mise à disposition de douches itinérantes destinées aux personnes les plus vulnérables, vivant dans la rue ou dans un habitat précaire. C’est enfin la contribution à aider les foyers en grande difficulté financière en trouvant les solutions les plus justes : la médiation, l’échelonnement des paiements, ou l’attribution d’aides financières lorsque la facture d’eau pèse lourd dans le budget du foyer.
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Eau du Grand Lyon s’est résolument engagée à en garantir l’accès, dans des conditions dignes, à toutes les personnes vivant sur le territoire. Cet enjeu passe par le développement des points d’eau potable dans l’espace public pour répondre, notamment, à la multiplication des épisodes de chaleur.
Anne Grosperrin
Eau du Grand Lyon mène en 2025 un Diagnostic Territorial d’Accès à l’Eau (DTAE), en lien avec les communes, les partenaires publics et associatifs. Il dresse un état des lieux des conditions d’accès à l’eau et des besoins dans l’espace public, cartographie les lieux où l’eau est disponible et où elle manque sur le territoire. In fine, il vise, d’ici fin 2025, à proposer des solutions pour améliorer l’accès à l’eau.
L’eau, un patrimoine naturel à préserver
Les quantités d’eau disponibles tendent à diminuer sous l’effet d’un double mouvement : le réchauffement climatique d’une part et l’accroissement des prélèvements d’eau d’autre part, corrélé à la croissance démographique et à une demande accrue en agriculture. Dans un contexte où nos ressources en eau deviennent de plus en plus vulnérables, Eau du Grand Lyon a fait de sa préservation un enjeu majeur.
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Les quantités d’eau disponibles tendent à diminuer sous l’effet d’un double mouvement : le réchauffement climatique d’une part et l’accroissement des prélèvements d’eau d’autre part.
Anne Grosperrin
En 2024, la Régie a posé les bases d’un vaste plan de sobriété hydrique avec un objectif ambitieux : réduire de 10% les prélèvements en eau d’ici 2030, soit près de 9 millions de m³ préservés chaque année. Pour y parvenir, les leviers sont multiples : de l’amélioration de nos process de production et d’exploitation (rendement du réseau, réduction des pertes et fuites d’eau, volumes rejetés..) à l’accompagnement des communes et des entreprises pour adapter leurs usages de l’eau, en passant par la sensibilisation des particuliers pour réduire leurs consommations.
L’enjeu est aussi de comprendre et anticiper le fonctionnement de nos ressources naturelles en eau pour mieux adapter nos pratiques. C’est l’objectif de notre plateforme de recherche de Crépieux Charmy, qui mobilise différents chercheurs pour étudier notre principal champ captant. C’est aussi l’objet d’une étude de résilience menée en 2024, qui a cartographié les risques liés aux changements climatiques et au transport sédimentaire sur le champ captant. Elle a abouti à l’élaboration de scénarios d’évolution qui nous permettent dès aujourd’hui d’anticiper des actions pour sécuriser au mieux l’alimentation de notre principal source de production d’eau potable.
La qualité de l’eau, au cœur des préoccupations
Pesticides, PFAS, bactéries… Les risques pesant sur la qualité de l’eau sont directement liés à la présence d’activités et d’infrastructures utilisant des substances polluantes dans un périmètre proche des aires de captage. Depuis trois ans, Eau du Grand Lyon a été confrontée à différentes problématiques de pollution impactant les ressources en eau : la révélation de nouveaux polluants éternels comme les PFAS et le TFA, la recherche de chlorure de vinyle monomère dans les réseaux de distribution, l’utilisation de pesticides sur les aires d’alimentation de captages… Si notre ressource principale, prélevée dans la nappe d’accompagnement du Rhône dans le champ captant de Crépieux Charmy, reste d’excellente qualité, nous devons rester en vigilance constante et notre responsabilité est accrue. Ces situations illustrent la complexité à faire cohabiter les enjeux liés au développement urbain, aux activités économiques et agricoles avec l’impérieuse nécessité de préserver nos ressources naturelles.
Face à ces enjeux, Eau du Grand Lyon a fait le choix de l’action et de la transparence avec ses usagers. Elle a déployé ou contribué, avec ses partenaires, à des plans d’actions immédiats : nouvelles interconnexions du réseau d’eau potable, travail avec le monde agricole pour réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici 5 ans et reconquête de la qualité de l’eau autour des aires de captages, amélioration des outils de surveillance et multiplication des contrôles qualité, exploration de nouvelles filières de traitements… Ces actions témoignent de notre engagement à garantir une eau conforme et de qualité, malgré un contexte de pression croissante sur la ressource. Elles illustrent aussi l’importance d’une coordination entre les acteurs et les politiques publiques métropolitaines, facilitée aujourd’hui par la gestion publique de l’eau.
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Eau du Grand Lyon a déployé ou contribué, avec ses partenaires, à des plans d’actions immédiats : nouvelles interconnexions du réseau d’eau potable, travail avec le monde agricole pour réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici 5 ans et reconquête de la qualité de l’eau autour des aires de captages, amélioration des outils de surveillance et multiplication des contrôles qualité, exploration de nouvelles filières de traitements…
Anne Grosperrin
Sécuriser l’alimentation en eau potable : poser les bases d’un avenir durable
C’est certainement l’enjeu le plus stratégique, à la croisée de tous les projets menés par Eau du Grand Lyon. Projeter l’évolution et les besoins en eau potable du territoire d’ici 2070, prenant en compte les impacts du changement climatique et la courbe démographique : c’est l’objet du Schéma Directeur d’Alimentation en Eau Potable que nous avons lancé en 2023. Cet outil, indispensable et structurant pour définir notre politique patrimoniale et notre stratégie d’investissement sur le long terme, nous permettra de faire les bons choix pour sécuriser l’alimentation en eau, tout en respectant la disponibilité des ressources.
La réhabilitation de l’usine de production d’eau potable de Rillieux-la-Pape est l’illustration d’un projet d’avenir qui s’apprête à démarrer en 2025. Il s’agit d’adapter la filière de traitement de l’usine actuelle afin de garantir une production d’eau potable de secours immédiatement disponible en cas de crise sur le champ captant principal. L’objectif est aussi de produire une eau respectant les exigences réglementaires de qualité, et de pouvoir traiter, à l’avenir, l’eau provenant d’une ressource alternative comme la Saône.
Une gouvernance démocratique de l’eau
Élément vital, l’eau est présente à chaque instant du quotidien. Et pourtant, de son extraction dans les ressources à son rejet dans les cours d’eau après traitement dans les stations d’épuration, elle a été rendue invisible et nous oublions à quel point elle est essentielle et fragile. Nous souhaitons que les usagers se réapproprient les questions liées à l’eau, qu’ils puissent s’impliquer dans sa gestion et sa préservation sur leur territoire. Forger une culture collective de l’eau, associer les usagers à la gouvernance et à la définition des politiques publiques relatives à l’eau, c’est donner à chacun la possibilité de prendre la mesure de tous les enjeux économiques, sociaux, écologiques liés à l’eau.
C’est pourquoi, en devenant un établissement public en 2023, Eau du Grand Lyon a fait le choix de réserver quatre sièges aux usagers au sein de son Conseil d’Administration. Ces quatre représentants ont été élus par les membres de l’Assemblée des usagers de l’eau. Ouverte à tous, cette assemblée est un collectif innovant représentant une nouvelle gouvernance démocratique de l’eau : il est le lieu de débats et de réflexions autour des enjeux stratégiques de l’eau et des besoins sur le territoire. Les usagers sont ainsi consultés régulièrement sur la gouvernance de l’eau et ses grandes évolutions.
Dans la Métropole de Lyon, la gestion de l’eau potable en patrimoine commun s’inscrit désormais dans le temps long, pas celui d’un mandat politique, mais celui d’une vision d’avenir qui permet de piloter et d’anticiper les enjeux actuels et futurs liés à l’eau.
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